María Fernanda Espinosa: "Nous allons travailler au renforcement du système multilatéral et à la revitalisation de l’ONU"

María Fernanda Espinosa: "Nous allons travailler au renforcement du système multilatéral et à la revitalisation de l’ONU"

 

Maria Fernanda Espinosa est la quatrième femme élue au poste de Président de l’Assemblée générale depuis la création des Nations Unies, il y a 73 ans. Elle l’a emporté face à Mary Elizabeth Flores Flake, Représentante permanente du Honduras auprès des Nations Unies. Elle succède au Président de la 72e session de l’Assemblée générale, le Slovaque Miroslav Lajčák.

La nouvelle Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies, ancienne Ministre des affaires étrangères de l’Equateur, explique dans un entretien à ONU Info comment elle voit son mandat d’un an qui débute ce lundi, promettant en particulier de tout faire pour renforcer le multilatéralisme.

En quoi est-il important de renforcer le système multilatéral?

Je pense que nous vivons vraiment dans un environnement très perturbé, et je pense qu’il est important que nous travaillions réellement au renforcement du système multilatéral et à la revitalisation de l’ONU, que nous travaillions dur pour améliorer la situation.Il faut oser faire mieux et améliorer la façon dont les pays travaillent ensemble. 

Comment résumiez-vous votre action à la tête de l'Assemblée générale et quelles sont vos priorités?

Quatre mots résument notre action à la tête de l’Assemblée générale : exécution, responsabilité, pertinence et efficacité, soit l’acronyme DARE (delivery, accountability, relevance, efficiency) qui signifie ‘oser’ en anglais.

En tant que nouvelle Présidente de l’Assemblée générale, nous avons défini sept priorités. Pourquoi sept, parce que nous devons être opérationnels sept jours par semaine. Nous devons travailler pour les démunis, pour les pauvres, pour les réfugiés, sept jours par semaine. Le changement climatique ne s'arrête pas le vendredi. Ces priorités sont : la parité entre les sexes ; les migrations et les réfugiés ; l’environnement, dont l’interdiction des matières plastiques ; les droits des personnes handicapées ; la paix et la sécurité, avec l’accent mis sur la prévention et le rôle de la jeunesse ; la revitalisation des Nations Unies ; et le travail décent et la croissance économique.

Le rôle du Président de l’Assemblée générale a-t-il évolué?

Apparemment, dans les années 80 et 90, c’était plutôt une position protocolaire. Un président venait à New York et présidait les travaux pendant la période de la session de l’Assemblée générale, de septembre à décembre. Mais maintenant c'est une position politique de grande responsabilité. Il s’agit de diriger réellement les travaux de l'Assemblée générale pendant toute l'année.

Quel sentiment vous habite en tant que première femme latino-américaine à occuper ce poste ?

C’est à la fois un honneur et un défi. Parce que nous, les femmes, lorsque nous occupons des postes de pouvoir ou des postes à responsabilités élevées, nous devons travailler deux fois plus. Nous devons le faire doublement, car les attentes sont plus élevées. Et je pense que dans un monde encore dominé par les hommes, il s’agit d’un défi de taille, car il faut prouver au monde que vous en êtes capable et que vous pouvez le faire.

A qui dédiez-vous cette élection?

Je dédie cette élection à toutes les femmes du monde qui participent aujourd’hui à la vie politique et qui sont confrontées à des attaques politiques et médiatiques marquées par le machisme et la discrimination et aux femmes qui luttent tous les jours pour accéder à un emploi sur un pied d’égalité, aux femmes et aux filles victimes de violence, aux filles et aux adolescentes qui réclament un accès à une information et à une éducation de qualité.
 

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